最近读了四本关于茨威格《象棋的故事》的研究专著,列日图书馆借来的,都是法国人写的,法文的,都很好,作者的水平都远远超过我,每本书都有让我拍案叫绝的许多地方,都让我想去买一本,或复印保存——当然都没付诸行动,因为我太老了。我早已知道,人老了,一定要尽量不再拥有书,克制拥有书的冲动,但我又不想忘记读过的这四本书,故此按阅读顺序,记录于下:
1. Daniel Parrochia (1951-, 哲学家,认识论家),Le joueur d’échecs : Finales avec fou,Edition du Temps,2000.
2. Jean-Michel Gliksohn (19??-2005),Profil BAC : Le Joueur d’échecs, HATIER 2000
3. Elisabeth Rothmund (女,巴黎索邦大学博士1994, 巴黎第七大学德国文学讲师,>50岁),Etude sur Le Joueur d’échecs, Ellipses 2000
4. Corinna Gepner (女,法国国家博士, 翻译家,>55岁),Le Joueur d’échecs, Editions Bréal, 2000 p.36-37: Le narrateur. Il est relativement peu caractérisé dans le texte. On le sait marié, de nationalité autrichienne, mais aucune indication n’est donnée sur ses activités ou sur la raison de son voyage. Sa fonction essentielle est d’assurer la continuité du récit, d’en permettre la progression et d’en organiser les péripéties. C’est sa curiosité pour les “monomaniaques de tout poil” [p.20] qui le conduit à trouver le moyen d’aborder Czentovic. C’est lui qui, par quelques paroles placées à propos, pousse MacConnor à inviter le champion à une partie d’échecs. C’est lui encore qui recueille le témoignage de M. B… et le persuade d’accepter de jouer.
Il agit constamment en véritable observateur scientifique, fasciné par “ces cas” (“observer de près ce singulier spécimen de développement intellectuel unilatéral”, à propos de Czentovic [p.20]). Dans la nouvelle, il est l’instance qui réfléchit, s’interroge sur ce phénomène, sur l’implication de l’individu dans le jeu (p.22 et suiv.). Dans ce rôle, il est d’ailleurs relayé par M. B…., qui offre le témoignage d’un monomaniaque. Qui mieux que le narrateur peut alors écouter ce témoignage, en totale empathie avec le passionné.
Il est celui qui interroge, qui écoute et témoignage à sa façon, mais il est aussi celui qui ne s’engage pas véritablement. De ce point de vue, la figure du narrateur n’est pas dépourvue d’ambiguïtés et peut, dans une certaine mesure, faire office de miroir de l’auteur. On en relèvera deux exemples. Tenace dans son désir d’approcher Czentovic, il répugne néanmoins à se faire violence et à oublier sa bonne éducation pour forcer le champion récalcitrant à l’écouter. Il préfère se servir de MacConnor en jouant sur son amour-propre et l’envoyer vaincre la résistance de Czentovic. En somme, il ne va pas jusqu’au bout des conséquences de son désir et préfère se faire relayer. Autre exemple: il se dépeint lui-même comme un joueur non engagé (“je ‘joue’, au sens strict du mot [p.25]“). De ce fait, il s’exonère de la passion, s’en défend, se place en retrait, en spectateur de la passion des autres, celle de MacConnor ou de M. B..
Il n’empêche, lui aussi est un passioné, peut-être aussi un monomaniaque à sa façon. Mais sa passion n’est pas le jeu: “moi qui pour mon malheur ai toujours eu une curiosité passionnée pour les choses de l’esprit (p. 25)”. Passion plus noble en apparence, et plus défendable parce qu’humaniste. Mais comment interpréter cette expression “pour mon malheur”? Serait-ce que l’observation des choses de l’esprit suscite beaucoup de désillusions? Serait-ce que le narrateur est, par l’aveu de sa passion, renvoyé malgré lui aux ravages qu’elle entraîne chez celui qui en est victime? Serait-ce que le spectacle des manifestations de l’esprit humaine est la connaissance qu’on en peut retirer ne permettent pourtant pas de se défendre de ses aberration et d’en éviter les dérives? Quoi qu’il en soit, par la forme qu’il donne à cet aveu, le narrateur trahit en lui une véritable faille, un peu comme s’il était lui-même prisonnier de ces choses de l’esprit et, de ce fait, condamné à une sorte d’impuissance. Là encore, le parallèle avec les problématiques qui occupent Zweig semble s’imposer.
老江,好心情啊。看了那么多书,何不自己来一篇?
正平
正平好!谢谢来访,留言鼓励。我正是要为茨威格写本书,才看这些书的。